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PARTICIPATION CITOYENNE

THÉORIE
L'échelle d'Arnstein des niveaux de participation citoyenne
Echelle d'Arnstein.JPG
Pourquoi la participation citoyenne ?
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Aujourd’hui la participation citoyenne a l’objectif d’ouvrir la décision publique à l’ensemble des citoyens, et d’ouvrir la délibération entre experts et non-experts (Barbier, 2009).

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Les usagers apporteraient une richesse aux projets locaux, grâce à leur savoir d’usage, une connaissance pointue du lieu, puisque pratiqué au quotidien.

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Il existe plusieurs niveaux de participation des citoyens aux affaires publiques, catégorisés dans l'échelle d'Arnstein. 

Source : Arnstein, 1969

Les dilemmes de la participation citoyenne
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  • la représentativité : politique (toutes les opinions représentées) ou statistique (toutes les catégories de la population représentées) ? Faire parler les citoyens ordinaires par tirage au sort, ou cibler les communautés défavorisées avec des quotas ? Faut-il favoriser la quantité des échanges par des débats, ou leur qualité, par des ateliers ?

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  • l’égalité : les populations les plus défavorisées (les jeunes, les catégories populaires et les personnes d’origine étrangère) ne participent pas aux dispositifs, car trop éloignées des politiques. Il faut donc trouver une procédure facilitant leur présence, prise de parole, permettant de les entendre et les prendre en compte. Il faut aussi les mettre à égalité sur les ressources argumentatives face aux politiques et aux groupes dominants. Mais comment ?

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  • l’échelle : souvent à l’échelle d’un quartier, les sujets sont limités et à petite portée, ce qui dépolitise les débats, et favorise les Nimby. Les absents sont exclus de la participation.

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  • la compétence : les habitants ont une forme de savoir différente de celle prise en compte en administration et en politique (technique et politique), et il faut prendre en compte des sentiments d’injustice d’une population qui ne comprend pas l’intérêt public de certaines solutions proposées par les experts.

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  • le conflit : Faut-il trouver un compromis ou révéler des zones de conflit ? Faut-il convaincre les habitants ou trouver une décision acceptable par tous ? Il y a un dilemme quant au nombre de participants. En effet, la présence du public peut parasiter le débat et empêcher certains acteurs de changer de point de vue.

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  • la décision : quel partage du pouvoir et de la décision est souhaitable ? D’un côté, si l’avis des habitants n’est pas pris en compte, l’effet sera l’inverse de celui visé par la participation. De l’autre, avec un partage des pouvoirs, l’action politique et l’engagement de l’élu deviennent flous et inutiles.

Principa​les problématiques de la participation citoyenne

 

Parmi les principaux inconvénients à la participation publique qu’il faut essayer de résoudre, il y a l’inconfort que peut ressentir le citoyen qui est soudain chargé de responsabilités sur un sujet dans lequel il n’est pas expert, il peut ressentir un manque de légitimité dans la prise de décision (Barbier, 2009). Ainsi, le citoyen est mis dans une situation impossible d'être expert dans des domaines tout en restant un citoyen ordinaire, de faire passer l'intérêt commun avant son intérêt personnel, le tout sans être rémunéré (Blondiaux, 2004). La participation citoyenne est un changement de paradigme, de la “liberté des modernes”(être libre de vaquer à ses affaires privées), à la “liberté des anciens” (être co-producteur de la décision publique). (Barbier, 2009). Dans le cas où la participation est plus sous la forme de consultation, ça peut créer de la frustration quand l’avis des citoyens n’est pas pris en compte (Blondiaux, 2004). Toutes ces problématiques expliquent la difficulté de mettre en place un système de démocratie participative sur le long terme, faute de participation des citoyens aux dispositifs (Blondiaux, 2004).

Théorie de la démocratie délibérative

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La théorie de la démocratie délibérative de J. Habermas et J. Rawls vient poser des principes d'application de la participation citoyenne dans le but de contourner ces problématiques. Ce modèle est basé sur l'équité, chaque participant ayant le même droit d'expression, et la compétence 

  • principe d’argumentation : le débat doit être un échange d’arguments, et non une négociation;

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  • principe d’inclusion : la discussion doit être ouverte au plus grand nombre, dans l’idéal, tous ceux qui sont susceptibles d’être affectés par la décision. L'objectif est d'avoir une discussion “égalitaire, libre, non violente et ouverte” ;

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  • principe de publicité ou de transparence : chaque participant doit avoir les informations nécessaires pour pouvoir participer au débat au même niveau que les autres, et l'information ne doit pas être partielle ou biaisée.

APPLICATION
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OUTILS ET MÉTHODES DE LA PARTICIPATION CITOYENNE DANS LE PROJET 

Les différents outils et méthodes utilisés pour la participation citoyenne dans le projet sont des sondages, consultations publiques, deux ateliers et un système de vote.

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Dans ces méthodes, on retrouve les principes de la démocratie délibérative : 

- Argumentation : La participation a pris la forme d'un dialogue, grâce aux sondages, ateliers et systèmes de votes.

- Inclusion : L'objectif des démarches était d'atteindre le plus de participants possibles, les communautés minoritaires ont été ciblées grâce à la traduction des communications et l'implication au niveau local

- Publicité et transparence : Les ateliers débutaient par une séance d'information, de mise en contexte du projet, mettant tous les participants au même niveau d'information. Les informations sont également diffusées en ligne.

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La diffusion d'information et les systèmes de vote ont particulièrement permis d'appliquer un droit de parole égal entre chaque participant : il n'y a pas un vote qui vaut plus qu'un autre, et tous les participants avaient un même niveau d'information minimal.

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RÉSULTATS DES DÉMARCHES DE PARTICIPATION PUBLIQUE

Environ 650 participants aux dispositifs de participation ont été dénombrés. Le premier atelier a accueilli 70 participants, tandis que le deuxième en a comptabilisé 160, soit plus du double.

Il ressort des consultations un consensus sur l'urgence de la situation, tous les participants expriment une volonté d'agir.

Les demandes qui ressortaient le plus souvent étaient les suivantes :

- Améliorer la qualités des espaces publics, avec une préférence pour les solutions verts

- Préserver les vues sur l'eau, et améliorer l'accès à l'eau pour les piétons et transports actifs

- Prioriser l'intervention pour cibler les types d'activités qui ne peuvent pas supporter des inondations répétées, comme des commerces, restaurants, manufactures.

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